Phnom Penh
Au passage de la frontière Vietnam/Cambodge, le trafic fluvial sur le Mékong a diminué fortement et les fermes piscicoles ont disparu.
Nous nous amarrons à Phnom Penh sur un grand quai, très haut pour suivre les variations de niveau du Mékong qui sont très importantes. C'est donc un réseau de poteaux d'une quinzaine de mètres de haut qui vont du lit le plus bas du fleuve au niveau de la rue.
Dans l'entrelac des piliers, des familles ont installé un camp de fortune et y vivent dans des conditions difficiles.
Nous faisons la connaissance de notre guide Cambodgienne, Sella, qui va nous accompagner pendant plusieurs jours et apportera à nos visites une touche personnelle tout à fait remarquable.
Nous faisons un tour de ville en tuk tuk par les grandes artères, qui sont très larges et bien aménagées. La circulation est assez dense, avec un ratio Voitures/deux roues beaucoup plus important qu'à Hanoï ou Saigon. Nous constatons qu'il y a surtout des SUV et des pick ups de grosse taille, les modèles petits et moyens type Clio/Mégane étant en très petit nombre proportionnellement. Cette observation se confirmera tout au long de notre séjour au Cambodge. Les immeubles modernes cohabitent avec des temples plus anciens.
Le Palais Royal
Nous longeons le quai Sisowath, grande promenade au bord du Tonlé Sap, près du confluent entre le Tonlé Sap et le Mékong, puis, nous nous rendons au Palais Royal. C'est un grand ensemble de bâtiments de style traditionnel Kmer dont la construction a commencé en 1860. Au milieu des batiments à l'architecture traditionnelle se trouve le pavillon Napoléon, cadeau de la France au roi Norodom 1er, qui est en métal. Nous n'en verrons que la photo sur les grandes baches qui l'isolent, car il est en rénovation, à droite sur la photo suivante.
Parmi les bâtiments les plus remarquables la pagode d'argent (ci dessous à gauche) et le pavillon Clair de lune (ci contre), entièrement ouvert pour accueillir les spectacles, notamment de danse et bien entendu la résidence du roi, le palais Khemarin (ci dessous , à droite).
Dans la pagode d'argent se trouvent deux Bouddhas remarquables, l'un en or de 75 kg, l'autre dit Bouddha de jade , qui est en fait en cristal de Baccarat.. Cette pagode doit son nom à son sol, qui est revêtu de plus de 5000 plaques d'argent pesant plus d'un kg chacune. Il est interdit de photographier l'intérieur de la pagode
A l'extérieur de la pagode se trouve une galerie couverte où s'étale une superbe fresque de plus de 600 mètres de long. Peinte dans les années 1903/1904 elle retrace une légende hindouiste qui raconte une bataille entre les singes et les démons. Je fais court:
Le roi des démons, Ravana, enlève Sita, la femme de Râma, roi des singes, et celui ci ne la récupère qu'après 14 ans de guerre. Ayant un doute sur sa fidélité pendant cette longue période, il l'oblige à se soumettre à une épreuve du feu. Durant cette épreuve, Sita disparaît, remplacée par une belle fleur de lotus.
En mauvais état, cette fresque extraordinaire a fait l'objet de restaurations par des équipes Polonaises.
Musée National
La visite du musée national clot notre matinée. Il abrite une exceptionnelle collection de statues Kmer que nous admirons longuement.
Nous déjeunons au restaurant Titanic, grand beau restaurant au bord du Mékong.
La prison S21
L'après midi commence par la prison S21 où 12 000 Cambodgiens furent emprisonnés du temps des Kmers rouges, emprisonnement auquel seuls survécurent une douzaine de personnes, libérées par l'arrivée de l'armée Vietnamienne qui mit fin au régime de Pol Pot. Ci dessus, un des ossuaires découverts après la chute du régime.
La prison S21 est une ancienne école reconvertie où les prisonniers étaient torturés pour avouer des fautes imaginaires. Les détails donnés par les survivants sont atroces. Les geoliers ont poussé l'inconscience de l'horreur jusqu'à photographier leurs prisonniers. La galerie qui est exposée au musée montre des gens ordinaires, confirmant ce qu'il y avait d'inexplicable dans les massacres des Kmers rouges, car ils ont tué des personnes ordinaires, du même pays, de la même race, des mêmes religions qu'eux.
Le marché
Nous nous rendons ensuite au marché central, avec une coupole centrale monumentale et des allées en étoile où on trouve de tout, à condition de bien chercher.
En fin d'après midi, la réunion quotidienne d'information est animée par une dégustation d'insectes, criquets et vers à soie grillés. Ce n'est pas très gouteux, mais ça se croque bien. Malgré tout peu d'amateurs.
Danses locales
Le soir, un spectacle est organisé sur le bateau avec une troupe de jeunes danseurs émanant d'une institution recueillant des orphelins. Spectacle de danses traditionnelles évoquant des scènes de la vie quotidienne. Ce n'est pas le Bolchoï, mais l'enthousiasme l'emporte sur la technique pour un résultat sympathique. suite du carnet