Escapade aux Baléares avec Corsica Ferries
Toulon- Alcudia
Corsica Ferries ayant ouvert une relation directe avec Majorque à partir de Toulon, nous avons décidé de la tester et de visiter Majorque à partir d'Alcudia, le port d'arrivée de ce trajet TransMediterranéen.
Départ de Toulon en fin d'après midi, très classique avec Corsica Ferries, que nous pratiquons de longue date pour la Corse. Nous ne sommes qu'une poignée de véhicules Français au milieu de centaines d'automobiles Allemandes. Départ un peu retardé par les mesures sanitaires à la demande des autorités Espagnoles: contrôle des pass sanitaires en plus des vérifications habituelles. A 20 h 15, nous sommes dans notre cabine, à 20h 30 attablés au restaurant Dolce Vita devant un spritz. Bon repas, assez surprenant sur un ferry, à un prix très raisonnable, et puis dodo, bercés par le mouvement du bateau, jusqu'au réveil à proximité de Majorque. On débarrasse vite la cabine (défense de trainer au lit chez Corsica!!). Petit déj rapide à la cafétéria et descente au garage, où nous attendons une heure notre débarquement bien moins rapide qu'à l'habitude, en suffoquant dans la chaleur et la pollution. En sortant , nous constatons les raisons de ce débarquement au compte goutte, pas habituel chez Corsica Ferries: il n'y a qu'une dizaine de douaniers pour contrôler voiture par voiture les pass sanitaires, plus, plus loin, trois ou quatre pour contrôler les pièces d'identité. Pas étonnant que le débarquement soit lent.
Alcudia
Jour 1
Nous gagnons rapidement notre hébergement sur le bord de mer à Alcudia, en passant rapidement devant les belles murailles fortifiées de la ville.
Bel appartement ancien avec juste une petite impasse à traverser pour plonger dans l'eau et une vue superbe sur le golfe de Pollença. C'est une rangée de maisons de deux étages, avec de larges terrasses couvertes au 1er et au 2ème. Comme ces terrasses ne sont séparées que par des murets bas, on profite de la vie familiale des voisins. C'est un peu énervant, mais sympa au bout du compte.
L'après midi, baignade et visite d'Alcudia.
L'église Sant Jaume
Sous un extérieur très massif (comme beaucoup d'églises Majorquines), l'église d'Alcudia se révèle plus délicate à l'intérieur, avec de belles voutes néogothiques et des retables baroques superbes. Il subsiste de l'église d'origine, détruite par un tremblement de terre, une chapelle du XV ème siécle, l'église elle même ayant été reconstruite à la fin du XIX ème siècle. Un petit musée intéressant expose des objets liturgiques, ainsi que des retables remarquables du XV ème siècle.
On zappe en suite les ruines de la cité Romaine datant d'un siècle avant JC pour se promener dans les ruelles anciennes extrèmement propres et bien aménagées, avant de retourner à notre appartement sur le Paseo Voramar se baigner et profiter de la vue (voir ci dessous) .
Port Pollença - Formentor
Alcudia -Port Pollenca
D'Alcudia à Port Pollença, tout le fond de la baie de Pollença est très propice à la pratique du kite surf et de la planche à voile: fonds en pente douce facilitant les initiations, vents réguliers sur des eaux qui restent calmes. C'est le paradis des débutants, ce qui explique la présence de nombreuses écoles de Kite surf, de planche à voile et tous leurs dérivés à foils plus ou moins acrobatiques.
On se dirige donc vers le cap de Formentor. La route en lacets monte rapidement. Son revêtement est un véritable billard qu'apprécient visiblement les dizaines de cyclistes qu'on rencontre dans la montée.
Un premier point panoramique très bien équipé permet de voir du coté est la baie de Pollença, du coté ouest la côte très sauvage avec des falaises vertigineuses.
On continue ensuite vers le cap Formentor, jusqu'à un point de contrôle qui ferme à 10 h. Passé cette heure, on peut continuer en bus en laissant la voiture au parking municipal à 15 € ou à celui de l'hotel, encore un peu plus cher. Il faut dire que, de là, on accède à la platja de Formentor et à plusieurs miradors avec des vues spectaculaires.
La platja Formentor
C'est une plage magnifique, qu'il faut mériter: 15 € de parking, plus 60 € par jour pour un parasol et deux matelas !!! On ne s'attarde pas et on continue en direction du cap Formentor, la route étant encore ouverte à cette heure plutôt matinale. photo OT
Le cap Formentor
Sur quelques kilomètres la route continue tout droit dans un sous bois où les palmiers Chamareops poussent en masse sous les autres arbres. Il est vrai que, même sous les arbres, la luminosité est suffisante pour les palmiers. On enchaine sur une route en lacets avec des vues impressionnantes de chaque coté sur la mer. Impossible de s'arréter, sauf en un ou deux endroits, d'où on peut rejoindre à pied le bord des falaises.
Cala Sant Vicenç
De retour du cap Formentor, on essaie d'aller déjeuner à Cala Sant Vicenç, plage très courue par les locaux. Elle est tellement courue qu'on n'arrive pas à se garer à proximité de la petite plage. Par ailleurs, cette calanque a du être superbe, mais elle est batie à bloc, dans des styles peu esthétiques. Nous abandonnons donc après un petit tour de ville en voiture et un bref arrêt au dessus de la plage, bondée de monde, pour s'arréter sur le port de Pollença et regagner ensuite notre appartement.
La Serra Tramuntana de Pollença à Estellenc
Jour 3
Après le bain matinal et le solide petit dej qui va avec, on part pour Port Soller en passant par Pollença et l'est de la Serra Tramuntana. Cette chaine de montagnes dominant la mer est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, ce qui lui a évité les constructions aberrantes qu'on peut voir au sud de l'île. Ce classement est parfaitement jusitifié, car la zone est superbe de bout en bout.
Bonne surprise : la route entre Pollença et Soller est en très bon état, avec des bords matérialisés et un revêtement impeccable, mais elle tourne énormémentdonc attention au respect des bandes médianes. Au passage, on peut admirer les terrasses aux murs en pierre plantées d'oliviers dont certains sont à eux seuls des oeuvres d'art.
Fornatlutx
Ce village au nom imprononçable est certainement un des plus beaux de l'île. Quand on a réussi à garer sa voiture, on peut arpenter les nombreux escaliers en forte pente qui permettent de sillonner le village.
Les villageois se font un point d'honneur d'égayer les pierres qui constituent le sol et les murs du village avec de nombreux pots de fleurs et des plantations d'arbustes très esthétiques. Au coeur du village, sous l'église, quelques cafés drainent la nombreuse clientèle touristique.
Visite intéressante d'un village très touristique, mais très beau, à déconseiller aux personnes en difficulté avec leurs genoux.
Le monastère de Lluc
En plein milieu des montagnes, le monastère de Lluc attire de nombreux touristes et visiteurs locaux.
Initialement, ce lieu était un lieu de pélerinage, une vierge noire ayant été découverte sur le site. des pélerins ont commencé à venir dès le XIV ème siècle. Ensuite, fut construit au XVII ème siècle le monastère actuel, dont la chapelle abrite la statue de la Vierge Noire, la Moreneta.
L'ensemble du site est organisé pour l'accueil des touristes: vaste parking (payant), cafés, restaurants, vente d'objets souvenirs, de friandises, etc...
La plupart des bâtiments ne présentent pas d'intérêt architectural, la cour d'arrivée faisant plutôt cour de caserne. L'église, qui est le point central du site et l'ancienne hôtellerie, construite au XVI ème siècle font exception.
On a cru bon de pimenter un peu la sévérité des batiments en parsemant les abords avec des statues modernes limite grotesque, d'une qualité esthétique très contestable qui sont parfaitement déplacées en ce lieu.
Ci dessus, la statue de l'Évêque Campins Pere-Joan qui vous accueille dans les jardins et, ci contre, le choeur, avec sa belle coupôle.
Un musée assez important est installé à coté de la basilique. Il comporte plusieurs sections très différentes, mais toutes intéressantes. On commence par une petite section archéologique, qui regroupe le résultat de fouilles sur l'île et sur une épave. On trouve ensuite le trésor de la Vierge, puis une chambre typique des habitats Majorquains anciens et une collection de céramiques de diverses origines. Une salle est ensuite consacrée aux oeuvres de Coll Bardolet, peintre Majorquain, très représentatives de la vie à Majorque au milieu du XX ème siècle. Au deuxième étage, on trouve une collection de peintures d'origines variées et des vêtements de création récente par de jeunes artistes régionaux. L'ensemble, un peu hétéroclite, reste très intéressant.
Port Soller
Au bout de notre matinée, nous arrivons à Port Soller. J'y avais jeté l'ancre il y a bien des années et j'en gardais le souvenir d'un petit port sympathique. Je n'ai rien reconnu : la baie très protégée des vents divers est toujours là, mais les quais ont été démolis et reconstruits et les belles pentes boisées qui surplombaient le port sont désormais couvertes de constructions de styles divers et variés assez moches. La taille (et le prix) des bateaux amarrés a considérablement augmenté.
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Une autre attraction de Port Soller est le vieux tramway qui relie le port à la ville de Soller à travers la Serra Tramuntana. C'est une balade touristique très prisée et du coût modique de 7€. On peut voir un résumé du parcours sur ce site.
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Palma
Jour 4
Grace à un excellent réseau routier (voie rapide + autoroute), on se trouve à 40 minutes de Palma, dont la visite s'impose en ce quatrième jour de notre séjour.
On arrive facilement en centre ville et on se gare dans l'immense parking souterrain Parc de la Mar, qui se trouve au pied du centre ancien. Dès la sortie du parking, on est saisi par la forte présence de la cathédrale et du Palau Reial de l'Almunaida qui lui fait face sur la petite colline au dessus de nous.
La construction de cette cathédrale s'est étalée sur plusieurs siècles, à partir du XIV ème, avec des modifications au XX ème à la suite de dégats causés par des tremblements de terre. L'ensemble est extérieurement massif, mais éclairé par la tonalité dorée de la pierre utilisée, l'intérieur est plus ouvragé.
Le musée de la cathédrale
Le Palau Reial de l'Almuneida
Situé en face de la cathédrale, avec laquelle il compose un bel ensemble architectural, ce palais, construit au X ème siècle est encore ajourd'hui résidence royale. Sa visite est surtout intéressante pour admirer des tapisseries flamandes exceptionnelles, comme on peut le voir ci dessous.
Le vieux quartier et ses patios
En errant dans les ruelles autour de la cathédrale, on découvre de magnifiques cours intérieures et patios qui montrent la richesse architecturale de la vieille ville. On y a croisé un guide ayant la clé d'accès à certains de ces patios pour un circuit de visites privées !!
Le musée MIRO
Histoire de varier un peu, on quitte le centre ville de Palma (péniblement, car la sortie du parking est embouteillée. Ce qui n'arrange pas la fluidité, c'est que ce parking est à double sens en partie, ceux qui veulent entrer croisent ceux qui veulent sortir, pas facile aux heures de pointe!!) et on se dirige vers Cala Mayor, où se trouve le musée MIRO.
Parcours très rapide grace à un réseau routier toujours impeccable et bien signalé. Le musée a son propre parking, gratuit, juste en face de l'entrée.
Le musée est une fondation de l'artiste lui même, financée par ses oeuvres, dont il fut assez prolifique.
Le jardin
La fondation est entourée d'un petit jardin agréable avec quelques oeuvres de Miro et de beaux arbres.
L'aquarium
On termine la journée par un retour sur Palma et la visite de l'aquarium. Celui ci est annoncé par les guides comme étant exceptionnel. Ce n'est pas tout à fait notre avis.
Cet aquarium est certes vaste, avec un très grand bassin central et beaucoup de petits aquariums, mais il ne comporte rien d'exceptionnel, sauf les coraux, qui ont été ici particulièrement bien acclimatés. Le tarif d'entrée de 25.50 € est assez élevé. C'est surtout un ensemble conçu pour les familles, avec restaurants et attractions complémentaires, mais on a vu mieux comme aquarium, comme le musée océanograpique de Monaco, l'aquarium de la Rochelle ou celui de Gènes.
Arta -Cala Ratjada
Jour 5
Après nos visites au nord, au sud et à l'ouest, on se rend vers l'est, jusqu'à Cala Ratjada, autrefois petite calanque donnant un bon abri aux voiliers de passage, aujourd'hui assez important port de pêche et station balnéaire très bétonnée et fortement germanisée.
On se promène sur le port après avoir eu la chance de caser notre voiture pas trop loin et on repart sur Capdepera..
Capdepera
Dominant la plaine, la forteresse de Capdepera attire irrésistiblement le visiteur. La circulation dans les rues montantes très étroites devient de plus en plus difficile au fur et à mesure qu'on monte, mais on réussit à caser la voiture pour visiter la forteresse. La tour principale date du XIII ème siècle, la maison du gouverneur ayant été rajoutée plus tard. On y trouve un petit musée consacré à la vannerie locale, sans grand intérêt pour nous.
Ces grottes sont exploitées depuis 1806 !! Elles ont vu passer Victor Hugo et Jules Verne, qui y aurait trouvé l'inspiration du Voyage au centre de la terre. La visite guidée avec un guide multilingue (groupe comprenant deux Français, deux Anglais, un seul Espagnol et 28 Allemands!) dure 40 minutes, avec de bons commentaires. On admire de nombreuses formations , dont certaines de très grande taille (22 mètres pour la plus grande stalagmite).
Les jardins d'Alfabia
Comme on a loupé les jardins d'Alfabia avant hier, le guide du Routard ayant oublié de préciser qu'ils ferment à 13 h 30, nous faisons une sortie spéciale ce matin de dernier jour, et nous ne sommes pas déçus de cette visite. Avant l'entrée, on est saisis par le fronton monumental qui donne accès à une belle cour au centre de laquelle trone un énorme platane (voir ci dessus).
La Victoria
A la fin de cette visite, nous regagnons rapidement Alcudia pour déjeuner à l'hotellerie de la Victoria (réservation indispensable, le restaurant est fermé les lundis et mardis, avis au guide du Routard 2021, qui n'est pas très au point sur les horaires) d'où on a des vues superbes sur la baie de Pollença et le cap Formentor.
Retour Toulon, le bilan
A 8 h du matin, nous sommes prêts à embarquer pour un départ prévu à 9h, mais le ferry de Corsica doit attendre au large qu'un fast ferry de Balearia dégage le quai de chargement et nous embarquons avec plus d'une heure de retard. Pour simplifier les contrôles sanitaires, seuls les conducteurs sont admis dans les voitures, les passagers embarquant à pied par la gare maritime. Du fait du retard, ils doivent attendre debout pendant tout ce temps !
Finalement, on arrive quand même à Toulon dans les temps, le Mega Express ayant rattrapé son retard par une mer assez calme.
Quelques conclusions de ce voyage et de ce séjor à Majorque:
- tout d'abord, la formule du ferry est parfaite quand on habite comme nous à quelques minutes de Toulon: on part avec sa voiture, sans limitation de bagages, sans attente aéroport, sans location voiture sujette à pièges et on peut emporter quelques denrées favorites qu'on n'est pas sur de trouver sur place. Le coût du voyage est très modéré, même avec cabine. Il y a des progrès à attendre du port d'Alcudia, qui n'est visiblement pas habitué à recevoir des bateaux aussi gros que les Mega Express, la plupart des fast ferries ne chargeant que cent à deux cent véhicules, contre plus de 600 pour les Mega Express, d'où un manque de capacité au niveau des contrôles.
- ensuite, sur le bateau, le respect des gestes sanitaires est total, ce qui était loin d'être le cas en juillet 2020 quand nous sommes allés en Corse,
- partout sur Majorque, nous avons observé un strict respect du port du masque (nous n'avons pas participé aux fiestas qui font la renommée de Palma, et qui ont provoqué des contaminations massives début juillet),
- le coût de la vie est inférieur à celui de la cote d'Azur et nettement inférieur au coût de la vie en Corse, y compris le prix de l'essence, inférieur à celui de la France continentale. Idem dans les restaurants qui, en plus, vous donnent sans problème des doggy bags,
- les routes sont en excellent état et permettent de circuler facilement d'un bout à l'autre de l'île (elles n'effacent toutefois pas les virages, il ne faut pas compter sur des moyennes folles en dehors de l'autoroute Palma - Alcudia, où la vitesse est limitée à 120 km/h). Elles sont matérialisées par des bandes pratiquement partout et leur revêtement est impeccablement lisse, à l'exception de la traversée de certains villages. Ce revêtement fait le bonheur des cyclistes qui sont des milliers à circuler malgré des températures plutôt élevées, par contre, il faut respecter les limitations de vitesse (moins de 20 km/h= 100 €, entre 21 et 30 km/h= 300 €, entre 31 et 40 km/h =400 €. plus de 51 km/h = 600 €) avec contrôle au sol et par drones,
- Partout, nous avons été bien accueillis, malgré (ou peut être à cause) de l'omniprésence des touristes Allemands.
- Au total: UN EXCELLENT SEJOUR !!!