Kampong Chnnang
Nous commençons la journée par la visite de Kampong Chnnang, petit village aux activités artisanales auxquelles le tourisme donne un petit soutien.
Nous commençons par une fabrication artisanale de poteries, très artisanale puisque les potières n'utilisent pas de tour, mais ce sont elles qui tournent autour du pot pour le monter et le façonner. 10 Comme nous nous en étonnons, notre guide nous explique que les ONG ont fourni des tours, mais que les artisanes préfèrent continuer selon leur méthode.
Les pots finis sont mis à sécher après finition.20,40
Juste à coté opère un malafoutier, nom du grimpeur qui va presser les bourgeons du palmier pour en extraire le jus de palme (on pourrait dire en traire étant donné la méthode gestuelle employée 23).
Ce jus fermente très rapidement pour donner du vin de palme.
Le malafoutier nous fait son numéro, puis grimpe à son arbre y faire une collecte, et revient nous saluer avec un grand sourire. 28,31,
Il a plus de 70 ans et n'a pas de successeur, son neveu n'ayant pas la vocation, ce qu'on peut facilement comprendre.
Un peu plus loin dans le village, des femmes font cuire le jus de palme récolté par le malafoutier pour en faire du sucre avant qu'il ne fermente.
Nous sommes l'attraction pour les gamins du village, mais pas pour les plus agés
A coté, des femmes font cuire du jus de palme pour en faire du sucre
Dans un village à proximité, nous visitons une poterie moins artisanale, qui fabrique des pots épais utilisés comme barbecue. Là encore les opérations sont très manuelles : moulage du pot, puis découpage des supports à la main.
Sur le retour vers le bateau, les enfants nous font des sourires .
Dès que nous sommes à bord, l'Indochine II appareille à nouveau pour Koh Chen où nos guides nous font un tour d'horizon sur l'économie et le système constitutionnel du Cambodge.
Le système politique, a été établi avec l'intervention de la communauté internationale pour restaurer la paix. IL est le résultat de nombreuses négociations entre factions qui ont accouché d'une monarchie constitutionnelle.
Le Roi règne mais n’exerce aucun pouvoir. Chef de l’Etat à vie, le Roi incarne le symbole de l'unité nationale et de la continuité nationale. Il est théoriquement le garant de l'indépendance nationale, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale. Il joue théoriquement le rôle d’arbitre pour garantir la régularité du fonctionnement des pouvoirs publics. Le souverain actuel est Norodom Sihamoni , fils de Norodom Sihanouk. Son activité de professeur de danse classique à Paris ne le préparait pas particulièrement à cette fonction, mais cette activité innocente et loin de la politique lui valut la faveur du conseil du trône. Il devient donc une rareté : un roi élu !!
Le véritable détenteur du pouvoir est le premier ministre Hun Sen, chef du parti PPC (Parti Populaire Cambodgien) au pouvoir depuis 1985 , sauf une parenthèse de 1993 à 1997. N'étant pas officiellement marié, le roi actuel n'aura pas de successeur et le comité devra en désigner un nouveau, aussi inoffensif que possible.
Sur le plan économique, le Cambodge reste un petit pays, avec ses 14 millions d'habitants et son PIB par habitant de 1900 $ est à la traine par rapport aux pays voisins, à l'exception du Laos. Le textile et ses dizaines de milliers d'ouvrières travaillant dans des conditions difficiles (salaire minimum 200$) représente 60% des exportations du pays. Nous ne nous expliquons toujours pas la relative abondance des SUV et des pick ups et la faible population de voitures moyennes et petites. Nos guides restent évasifs sur ce point.
En conclusion de cette partie Cambodgienne du voyage, notre guide Silla nous gratifie d'une performance extraordinaire sur les usages multiples du krama, la grande écharpe que les Cambodgiens mettent à toutes les sauces. Elle ne nous épargne rien, de ses usages vestimentaires variés, jusqu'à son utilisation comme cabine ambulante de WC, conseils pratiques à la clé.
Demain, nous devons quitter le bateau, car le lac Tonlé Sap est en basses eaux. Nous nous en sommes rendu compte dès aujourd'hui car l'Indochine II a du utiliser ses propulseurs d'étrave pour se glisser au ralenti dans des canaux étroits.