Escale à Sarande
Sarande (Saranda en Albanais) est un port et une station balnéaire en pleine expansion sur la côte Adriatique en face de Corfou, les deux villes étant séparées par un bras de mer de moins de deux kilomètres de large seulement à l'endroit le plus étroit. A vol d'oiseau, la distance entre Sarande et la ville de Corfou est de 28 km, les deux villes étant reliées par de nombreux ferries tous les jours.
On accoste au centre ville, avec un poste de douane près du quai, plus accueillant que dans les autres ports Albanais comme Durres ou Vlore. La ville est très touristique, les hôtels et les restaurants fleurissant partout (et n'importe comment, les règles d'urbanisme ayant été un peu négligées lors de la chute du régime communiste d'Enver Hodja). Donc, il est facile de trouver des taxis. Si vous voulez bénéficiier des commentaires d'un guide ou organiser vos visites à l'avance, vous pouvez vous adresser à une des agences de tourisme locales, notamment (sans garantie de ma part) Visitsaranda et Saranda.Reitours .
Excursion à Butrint

Une des meilleures excursions qu'on peut faire à Saranda, c'est la visite du site archéologique de Butrint. Butrint n'est qu'à 18 km de Saranda par la route, mais il faut bien 45 à 60 minutes pour y arriver, tellement le stationnement dans Saranda est anarchique, génant la circulation.
Le site de Butrint présente plusieurs siècles d'évolution. Il fut habité dès la préhistoire, dix siècles av JC. Il fut ensuite occupé par les Grecs, qui y établirent une colonie, qui passa ensuite sous contrôle des Romains.
A cette époque, la ville de Butrint avait en effet un accès à la mer, tout en restant suffisamment loin des côtes pour résiter aux invasions. L' apogée de la ville eut lieu pendant la domination Byzantine, suivie de la prise de contrôle par les Vénitiens, omniprésents à leur époque en Adriatique. Un temblement de terre au Moyen Age détourna le cours de la rivère Bistrice , qui permettait l'accès à la mer de Butrint. A la suite de ce détournement, la zone devint marécageuse et la ville dut être abandonnée en raison des maladies développées dans cette zone humide.
Le site avec le parc qui l'entoure couvre une surface importante de 88 hectares. C'est un témoin exceptionnel de plusieurs siècles de civilisations antiques, de la préhistoire à l'époque Vénitienne.
La porte du lac, dite aussi porte du lion en raison de la sculpture du linteau, volontairement très basse pour facilter la défense. Repère 9
Au sommet de la citadelle, un fort Vénitien abrite un petit musée intéressant avec des pièces de diverses époques. Repère 10.
Excursion à Gjirokaster
Gjirokaster est un autre site tout aussi intéressant que Butrint. La ville est située à 53 km de Saranda par la route, mais celle ci comporte une partie montagneuse (on passe un col à 600 mètres d'altitude) avec des nombreuses épingles à cheveux sur lesquelles il faut s'arréter quand on croise un bus. Il faut compter une heure et demie pour le trajet. C'est une ville musée, entièrement classée. Elle constitue un ensemble intéressant du fait de son architecture Ottomane préservée (à l'exception des minarets, détruits sous le régime communiste d'Enver Hodja). Cette visite peut se combiner avec celle de Butrint, ce qui donne une journée chargée mais faisable, les deux sites étant exceptionnels.
Au passage, on découvre en pleine campagne des bunkers construits par centaines de milliers (!!) par le régime paranoïaque de Enver Hodja.
Dans les anciennes cellules du temps où la forteresse était utilisée comme prison, on a restauré une partie des inscriptions et des graffittis faits par les prisonniers.
Des fenêtres du musée, on a une vue superbe sur l'extrémité de la forteresse et les montagnes avoisinantes.
Au total une journée très bien remplie avec ces deux visites exceptionnelles, compensant les heures de route et la banalité de la station de Saranda même.