Deuxième jour à Salvador de Bahia

Aujourd’hui, c’est la ville basse qui est au programme. Comme elle est très étendue, c’est en voiture que nous allons d’un point à un autre. Comme nous regrettons que cette voiture ait des vitres fumées, Raimondo nous explique que si on montre de trop beaux appareils photo, on peut se faire suivre et coincer par des gens mal intentionnés. Déja hier, il m’a à plusieurs reprises demandé de planquer mon appareil, ce qui fait qu’aujourd’hui, j ‘ai renoncé au zoom téléobjectif , trop voyant.

Nous descendons vers la ville basse et suivons le bord de mer, où s’enchaînent les plages, peu fréquentées en ce jour de semaine (contrairement à Ipanema, où tous les jours avaient l’air d’être dimanche).

Salvador de Bahia
Salvador de Bahia

Nous faisons un premier arrêt dans le quartier de Victoria, où les favelas voisinent avec des immeubles à plus de 6000 € le m2.

Un arbre superbe domine la mer et, à son pied, un SDF en pleine crise de manque se tord dans tous les sens.

Salvador de Bahia
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A droite de l'arbre, l'immeuble Mansao Wildberger où on trouve des appartements de 415 m2 à 6000 € le m2 !!

Un peu plus loin sur le bord de mer, nous nous arrêtons au Morro do Cristo, pas pour la statue du Christ juchée sur un haut piédestal, mais pour la vue sur la plage et le Faro da Barra. Sur la pelouse qui mène au sommet, des dormeurs et un groupe qui fait collectivement sa gymnastique dans ce cadre très zen.

Salvador de Bahia
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Nous revenons vers le centre de Bahia en nous arrêtant au Dique de Tororo, grand lac d'où émergent de grandes statues colorées d'Orishas. Les Orishas sont les divinités de la religion Candomble, originaire d' Afrique et largement pratiquée au Brésil. Ils représentent les forces de la nature, mais, par métissage avec la religion catholique, certains d'entre eux sont associés à des Saints catholiques. Au dessus du lac, on remarque l'étroitesse des batiments, résultat de la politique de taxation au mètre linéaire de façade.

Salvador de Bahia

Du lac, nous allons au stade voisin d'Itapaiva, pas aussi célèbre que le Maracana, mais quand même passage obligé pour les fans de foot (facultatif pour nous, mais c'est sur le circuit du guide), à coté duquel on peut choisir le maillot de son équipe favorite.

Salvador de Bahia
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Raimondo nous emmène ensuite dans un marché très peu fréquenté par les touristes, qu'on emmène en général au Mercado Modelo, près de l'elevador Lacerda et qui est particulièrement touristique.

Ce marché est surtout fréquenté par les Brésiliens d'origine Africaine, qui y trouvent des produits spécifiques , alimentaires et aussi pour la pratique du Candomble. Nous nous faisons discrets pendant que Raimondo fait quelques emplettes, histoire de passer pour un client ordinaire. Naturellement l'appareil photo ne sort de son sac que quand c'est possible discrètement

Salvador de Bahia
On y trouve une mode féminine (à gauche) et masculine (à droite) très spécifique.
De même pour l'artisanat artistique ci dessous.
Salvador de Bahia
Salvador de Bahia
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Outre les produits alimentaires (à gauche), on trouve des animaux vivants, destinés à être sacrifiés dans le cadre de pratiques religieuses venues tout droit d' Afrique. (à droite). A l'extérieur, un petit port de pêche fournit les poissonniers installés à l'intérieur.

Salvador de Bahia
Salvador de Bahia
Salvador de Bahia
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Après cette intéressante et assez longue visite, nous repartons le long du rivage nord ouest, avec une halte au Fort de Nossa Senhora da Monte Serrat

Salvador de Bahia

Au nord du centre ville historique, nous rejoignons le bord de mer à la Punta de Humaita, où se trouve une charmante petite église, d'une architecture très sobre,  construite au XVII ème siècle

Salvador de Bahia
Salvador de Bahia

Nous poursuivons le long du rivage vers le nord ouest jusqu'à un des lieux emblématiques de Salvador de Bahia, l'Igreja do Bonfim. Cette église a été construite par les Franciscains au XVIII ème siècle. Derrière la façade majestueuse et austère on trouve un intérieur baroque richement décoré.

Igreja do Bonfim
Igreja do Bonfim
Igreja do Bonfim
Igreja do Bonfim

La relique attribuée au Saint Patron de l'église

Igreja do Bonfim

L'Igreja do Bonfim est un exemple de syncrétisme entre le catholicisme et les religions Africaines, ici le Candomble. Des rites et des cérémonies s'y déroulent suivant des processus parallèles , chaque tendance y trouvant son interprétation. Ce syncrétisme se manifeste de plusieurs manières, notamment avec une cérémonie annuelle, le jour de la fête du Seigneur de Bonfim. A l'origine de cette cérémonie, les esclaves étaient obligés par leurs maitres catholiques, en préparation de cette fête, de laver l'église. Quand les adeptes du Candomble ont assimilé Le Seigneur de Bonfim à Oxala, divinité majeure du Candomble, où il est le Dieu de la création du monde et des hommes, l'église catholique a pris ses distances et interdit le lavage à l'intérieur de l'église. Mais la cérémonie Candomble rassemble chaque année des milliers de participants pour laver les marches extérieures.

Igreja do Bonfim

Deux autres pratiques singulières sont propres à cette église. La première est celle des Lembrança de Nosso Senhor do Bonfim da Bahia (bracelets de Bonfim ). Ce sont des rubans minces qu'on doit nouer trois fois avant de faire des voeux que le Seigneur de Bonfim  aidera à se réaliser. Les grilles de l'église sont couvertes de ces rubans, qui sont devenus une attraction touristique majeure. Cette croyance se poursuit dans la sacristie où sont installés les ex votos de ceux qui ont vu leurs voeux exaucés. Ce ex votos sont très spécifiques, chaque guérison d'un organe donnant lieu à un ex voto correspondant, d'où une exposition étonnante de poumons et de reins en cire 'voir photo ci dessus).

Comme il est tard dans l'après midi, Raimondo nous ramène au Pelhourino, après avoir téléphoné à un ami restaurateur qui vient nous chercher Praça da Sé et nous emmène dans son charmant restaurant situé au premier étage où nous prenons un déjeuner tardif, mais excellent et dans le calme. 

Nous ressortons en fin d'après midi pour aller au spectacle de danses folkloriques Bahianaises pour lequel l'hôtel nous a réservé des places pour la séance de 19 h. Malheureusement, quand nous voulons retirer nos billets, nous apprenons qu'il n'y a pas de séance à 19 h, mais à 20 h et que la salle est complète. Devant notre désarroi, le préposé aux billets part consulter une dizaine de minutes et revient avec des entrées pour nous. Il va plus loin en nous faisant entrer les premiers dans la salle, ce qui me permet de choisir une place d'où je pourrai prendre des videos et des photos sans gêner personne.


Le spectacle est très intéressants, on est loin de la bossa nova et de la samba de Rio, on est plus près de l'Afrique Noire. Les danseurs et danseuses montrent toutes les variations du métissage, du noir profond au café au lait. Ils ont en commun le rythme, l'agilité et le dynamisme. 

Très bonne conclusion pour notre dernier soir à Salvador de Bahia.                                suite PARATY ICI

Petit tour de Salvador en musique